Dimanche 7 novembre A la SUUPH… Par Olga Otero S’il y a bien un aspect central dans l’organisation et le déroulement des missions, c’est la nourriture. Selon les cas, on parlera d’assurer les besoins en énergie du corps, de ration de survie, de casse dalle, de bouffe, de repas ou de mets. Ici, selon le repas, on passe de la tambouille « assurer les calories pour la journée mais ce n’est pas si mauvais parce qu’on a faim et aussi parce que c’est presque bon » le matin, avec certains matins un bel effort culinaire et de présentation, au casse dalle le midi et au repas succulent le soir. Passons rapidement les deux premiers.
Le matin, avant de partir (et souvent nous décollons assez tôt, vers 7h), nous avons souvent des noodles (nouilles chinoises ?) bien pimentées parfois accompagnées d’œufs sur le plat, en beignets ou durs (dans ce cas ils peuvent être surmonté d’une pedzouille de sauce tomate). Parfois, les nouilles sont remplacées par le traditionnel nasi goreng (riz frit). Moi j’aime ça et ça permet de partir vraiment calé.
Le midi, on mange sur le terrain. Alors là, c’est spartiate, et toujours ultra sucré et calorique : biscuits soit sucré soit de type énergétique (aux céréales) ou encore « azyme militaire », que l’on tartine agréablement de beurre de cacahouète surmonté pour les amateurs par du « susu » (lait concentré sucré), qui dans les cas extrêmes est chocolaté (en plus). On peut aussi remplacer le susu par de la confiture (si on n’a pas de carence en calcium !). Ce midi, j’ai expérimenté un beurre de cacahouète chocolaté (ça existe) et les biscuits disponibles étaient chocolatés et fourrés (au chocolat) ! Un peu comme si c’était une bande de marmots qui avait fait les courses comme avant un départ en camp ! (au fait, qui a fait les courses ?). Les collègues indonésiens trimbalent souvent un sac de nouilles déjà cuites. Pas encore essayé mais l’idée qu’elles se ballade en plein cagnât et commence à macérer la matinée refroidissent mes ardeurs gastronomiques! A vrai dire au début du séjour on trimbalait aussi des boites de sardines, mais elles ne sont pas très bonnes comme ça et en plus il y a une dose de jus de tomate avec : on ne sait qu’en faire… alors que nos cuisiniers en font des mets remarquables.
Le soir enfin ! Je vous avais raconté à quels délices nous étions soumis en brousse lorsque nous dégustions cerf et marsupiaux grillés et cuits au bambou accompagnés de légumes sauvages. Mais pour beaucoup d’entre nous (ceux qui travaillent sur la côte de la baie), c’est sur le bateau que tous les diners se prennent. Et c’est un régal. Au traditionnel riz blanc, s’ajoute systématiquement une soupe de poisson souvent parfumée à la citronnelle, voire au poivre ou au clou de girofle, et l’inévitable sauce pimentée (parfois deux, voir trois différentes). Ils servent d’accompagnement de base à du poisson, ou plutôt à des poissons, et quels poissons : barramundi (le frère marin du Lates niloticus ou perche du Nil ou Capitaine africain), carangidés, scianidés, poissons chats marins, barracuda, lutjans et autres mérous. Tous sont pêchés depuis le bateau amiral ou achetés dans les villages … agrémentés suivant leurs qualités gustatives et le besoin de diversité : grillé, frit, en beignet, en papillote (aromatisés suivant le cas de piments et tomates ou d’aulx ou de citronnelle et autres joyeusetés). Ainsi pas un repas ne ressemble au précédent, et ce, d’autant plus que des bananes plantains grillées ou frites, des beignets de carottes et pommes de terres, des boulettes de sardines à la tomate, du tofu macéré, des légumes frais en achards, du concombre, des herbes, du tarot, des épinards locaux (diverses feuilles de la forêt et de culture) surprennent nos papilles. Un régal ! Un vrai bonheur !
Enfin le tableau ne serait pas complet si je ne parlais pas de nos boissons : De l’eau évidement en immense quantité sur le terrain et des boissons chaudes instantanées sur le bateau : boissons chocolatées et énergisantes (avec des céréales je crois), café sucré et au lait (un vrai bonheur !), du café turc (ouf), du thé et évidemment du lait concentré sucré chocolaté ou non (mais toujours sucré), que nous ingurgitons à longueur de journée et que nous accompagnons souvent de biscuits indescriptibles (ceux qui nous laissent les boites de rangement). Pour le sucrage (ou la sucration, je ne sais plus), il se fait au sucre ou au miel…. Bref on frôle rarement l’hypoglycémie et pour ceux qui avaient quelques espoirs de maigreur, c’est râpé pour cette mission-ci !
Sinon, et bien nous sommes tous crevés ce soir et je crois bien (je le sais) qu’il n’y aura pas plus de blog que ce billet. En même temps, c’est dimanche et vous aurez celui de samedi en plus à lire en arrivant au boulot. On réattaquera lundi avec plein de supers pièces (on m’a fait des promesses !). Il est temps d’aller faire dormir les yeux !
Olga Otero du pont arrière du bateau amiral de l’expé Lengguru 2010.