Délivrance au bout de l’enfer

Mardi 26 octobre Par Olga Otero, Laurent Pouyaud et Oleh Ruby Vidia Kusuma,

Délivrance au bout de l’enfer

par Olga Otero. JM_olga_bernard.jpg, oct. 2010 Décidément la rencontre avec les papous, notamment lors notre installation de quelques jours dans le hameau sur la berge du lac de Kamaka nous a tous marqué profondément. Ruby revient dessus dans son texte « Berburu » puis il nous présente une synthèse sur la pêche aux rainbows dans cette zone de Kamaka. Pour autant, nous continuons d’avancer dans notre exploration de la zone de Kayumerah. Aujourd’hui deux équipes étaient sur le terrain. Ce soir, pour la première fois, Laurent déblogue. Il va vous raconter la découverte d’une rivière souterraine dans une grotte en galerie pleine de chauves–souris qui paraissent énormes sur les photos, et située à l’extrémité Est du secteur. Un peu plus à l’ouest le groupe des spéléo, nos naturalistes Philippe G., Christophe et Jean-Michel, et notre guide Lukas sont partis explorer une autre grotte, celle dont J.M. vous a raconté l’éprouvante épopée de la découverte et de la conquête. Mais où en sont nos valeureux explorateurs ? Hier soir, au contact radio tout allait bien, alors, n’écoutant que mon courage (et profitant du désir de nos intrépides archéologues Erlin, Budiman et Erik de s’y rendre), je monte dans le zodiac de Bernard pour un reportage sur le vif. Après une demi-heure sur une mer calme (méfiance !), nous entrons dans la mangrove et remontons, en même temps que la marée, le lit de la rivière. C’est une splendide mosaïque de mangrove et de forêt qui s’offre à nos yeux. De petites sternes nous précèdent en volant au ras de l’eau. Le niveau de l’eau est suffisant pour recouvrir les troncs qui barrent la rivière mais il faut remonter le moteur pour ne pas casser l’hélice, ou pire le sabot du moteur. Bernard est un pilote hors pair, ça me laisse tout le loisir de constater qu’aucune photo ne peut rendre la beauté sauvage de ce paysage fantastique et légèrement inquiétant : n’y aurait-il pas des crocodiles pluri-métriques tapis sous les racines qui bordent le cours d’eau ?

Beaucoup plus visible, une redoutable plante écorcheuse borde la rivière (Gilles à failli en faire les frais avant hier). Sa tige est une arme redoutable, bardée de crochets effilés et néanmoins extrêmement robustes. Nous arrivons sans encombre aux abords du camp. Il est désert. Quelques vêtements épars trainent dans une zone un peu découverte. Mais en fait, trainent-ils vraiment ou sont-ils disposés dans un but donné ? Un séchage peut-être ? Nous avançons dans le camp désert. Pendant que le groupe archéo s’installe dans le camp, Bernard et moi décidons de rejoindre la grotte afin de pendre des nouvelles de nos chers collègues et néanmoins amis. Le périple n’est pas sans risque. Dans la forêt qui se fait de plus en plus dense, nous croisons Jean-Michel, hagard qui nous adresse à peine un grognement sans arrêter sa course entre les branchages. Nous continuons tout de même notre progression. Nous écorchons nos tibias sur le tranchant du karst. Nos pieds cherchent le sol sous les branchages les racines et les feuilles, mais parfois c’est le vide qui s’ouvre (béant, forcément béant). Nos doigts font la connaissance d’une nouvelle liane. Intéressante, elle présente de longs piquants fins et rigides comme certains cactus (type opuntia), de près de 1cm de long. 1_liane_qui_pique.jpg, oct. 2010 C’est pas de la tarte. Enfin, au bout d’une heure de combat, nous atteignons notre but : l’entrée de la grotte. Ho stupeur ! Les affaires éparses jonchent le sol. 2_personne.jpg, oct. 2010 Nous hurlons, comme nous avons vu faire les papous lorsqu’ils veulent signaler leur présence dans la forêt. Le cri lugubre d’un oiseau invisible nous répond, moqueur, ou pire ! Nos efforts resteront vains. Nous ne les verrons pas. Angoissés et presque perdus dans cette grande forêt qui s’obscurcie (au fur et à mesure que la nuit tombe), nous retrouvons notre trace jusqu’au camp déserté. Les archéo l’ont quitté à leur tour. Mais Jean-Michel est là. C’est bien lui, enfin, je crois. Il a changé de pantalon et mis celui qui séchait dans la clairière. Son sac est près. Il nous dit que les collègues sont partis explorer une doline à plusieurs centaines de mètres de l’entrée de la grotte ; ils ont laissé le matériel pour le reprendre au retour ; avec le relief, normal qu’ils ne nous aient pas entendu. Sans plus parler, nous reprenons le zodiac et redescendons la rivière. Les bordures sont maintenant presque noires car la nuit a presque fini sa chute…. Enfin la mer… nous rejoignons l’Airaha tandis que d’énormes chauves-souris nous survolent comme si de rien n’était (suspect !). Sur le bateau, notre retour était attendu (on va pouvoir manger bientôt). Dans la lumière crue des lampes du pont, Jean-Michel sourit. Mais est-ce vraiment un sourire, un rictus peut-être. Et quelles sont ces marques, ces griffures et ces bubons qui lui marquent le dos ?

Par Olga Otero, sur le pont arrière du Airaha, dans la baie de Kajumerah.

La rivière en pointillé de Tanjung Boi

Par Laurent Pouyaud laurentP.jpg, oct. 2010 Réveil un peu difficile ce matin vers 6 heures. Philippe et Gilles, les spécialistes de gobies sont déjà prêts. Leur matériel de pêche électrique est soigneusement emballé. Kadar et Ruby de l’autre côté du pont nettoient leur épervier en discutant à voix basse. Ils caressent peut-être l’espoir de découvrir aujourd’hui une nouvelle espèce de poisson arc-en-ciel. Marc et mon père finissent leur café et ne sont guère causants. Notre objectif ce matin est d’atteindre une petite rivière repérée il y a quelques jours à la sortie du détroit d’Avona en direction de la Baie d’Etna.

La brise ne s’est pas encore levée et nous devrions atteindre en moins d’une heure une petite embouchure cachée entre les falaises des Monts Kambalangan.

Notre traversée se passe sans encombre et je découvre un site extraordinaire. La côte est très découpée et des plages de sable blanc contrastent avec la mer turquoise et les rochers rougis par la lumière matinale. Nous accostons dans la passe de la rivière.

En moins de dix minutes l’équipe des gobies est à pied d’œuvre. Les premières anguilles arrivent dans les épuisettes. Les gobies se font désirer. D’après Philippe le cours de la rivière est certainement trop court et pas assez pentu. Pour Gilles l’eau est saumâtre et la conductivité de l’eau annihile le champ électrique produit par l’appareil de pêche. Le courant électrique ne serait donc pas suffisant pour attirer les gobies solidement fixés aux pierres grâce à leur ventouse pelvienne.

Kadar, Ruby et Marc décident de remonter la rivière beaucoup en amont pour atteindre des zones plus propices aux poissons arc-en-ciel toujours situées en amont du marnage. Bernard surveillera le mouillage du bateau. Il a déjà choisi un joli promontoire et se construit un cadrant solaire.

Je décide de remonter par la rive droite pour éviter une zone marécageuse et atteindre la résurgence de la rivière qui ne doit pas être très éloignée. Les pentes du massif karstique qui nous surplombe sont à moins d’un kilomètre.

La forêt que je traverse est relativement claire. Dans les frondaisons des arbres centenaires les grands paradisiers paradent et ponctuent leurs danses chatoyantes par des vocalises lancinantes. Au pied d’un figuier, un pigeon paon d’une dizaine de kilos prend son premier repas. Il pousse des cris sourds à mon arrivée, hérisse sa couronne et reprend tranquillement ses activités.

J’arrive au bout d’un quart d’heure sur les premiers contreforts du massif, là où la rivière apparaît. Cinq sources réparties sur une vingtaine de mètres naissent au cœur des carbonates ciselés par les assauts répétés de l’eau et formant une véritable dentelle minérale. Je ne vois pas de poissons arc-en-ciel mais observe plutôt des espèces d’eau saumâtre et notamment des poissons archers en abondance. Ces poissons sont des Toxotes jaculatrix. Ils ont pour faculté de pouvoir envoyer à plusieurs mètres un jet d’eau pour atteindre des insectes posés sur les branches en surplomb de la rivière.

Je suis rapidement rejoint par mes collègues. Il y a très peu de gobies et aucun poisson arc-en-ciel. La rivière ne serait donc pas favorable.

Avant de retourner au bateau et d’envisager de chercher une autre rivière, je décide par curiosité de remonter les pentes de la première doline. Je suis en tongs et l’ascension est hasardeuse. Arrivé au sommet j’entends avec surprise le fracas tumultueux d’une grosse rivière à une centaine de mètres en contrebas. Je m’élance pieds nus dans la pente et arrive au bord d’une magnifique rivière cristalline. Le fond est sableux et j’aperçois de magnifiques poissons arc-en-ciel.

Le reste de l’équipe arrive rapidement guidé par mes cris.

Les premiers spécimens d’arc-en-ciel sortent rapidement de la rivière émeraude grâce à la dextérité de Kadar. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Cette rivière ne fait qu’une centaine de mètres de longueur.

Elle disparaît en aval au pied de la doline que je viens de traverser. C’est en fait la même rivière que nous avions remontée depuis l’embouchure. Il semblerait qu’elle traverse le massif karstique sur deux ou trois cents mètres avant de ressortir dans la mangrove.

En amont, nous découvrons avec stupéfaction qu’elle disparaît sous de gros blocs de calcaire. Munis de lampes frontales, Marc et moi nous faufilons dans une des anfractuosités de la résurgence. Le courant est fort et nous nous agrippons aux parois (Fig). Nous venons de pénétrer dans un immense réseau souterrain. Impatients, nous allons rapidement explorer plusieurs centaines de mètres de galeries étagées et ornées de stalactites et de concrétions très variées. Nous découvrirons un poisson à plus de 50 mètres de la surface, des crevettes, des colonies de chauve-souris (Fig). N’étant pas spéléologues nous décidons de rejoindre la surface.

La véritable exploration ne commencera que dans deux jours avec Bruno, Guilhem et Hubert, plus aguerris. Le programme de demain consistera à remonter plus en amont pour découvrir une éventuelle nouvelle résurgence de la rivière et récupérer nos karstologues à pied d’œuvre dans une autre partie du massif.

Laurent Pouyaud

Berburu

Oleh Ruby Vidia Kusuma Ruby.jpg, oct. 2010

Tulisan ini merupakan sepenggal cerita tentang kehidupan masyarakat Desa Kamaka atau mungkin Papua pada umumnya. Sisi lain dari Ekspedisi ilmiah Lengguru-Kaimana……

Berburu, berkebun dan menangkap ikan, inilah sebagian besar aktivitas yang dilakukan penduduk desa Kamaka, Teluk Triton, Distrik Kaimana ataupun desa-desa lainnya di Papua untuk memenuhi kebutuhan hidupnya sehari-hari. Sama halnya dengan apa yang dilakukan bapak Herman dan bapak Eli, dua kepala keluarga penduduk asli desa Kamaka ini membawa anak serta istrinya ke hutan dan bermukim di sekitar danau Kamaka hingga berhari-hari atau bahkan berbulan-bulan untuk berburu dan berkebun. Dengan berbekal garam, penyedap rasa (vetcin), gula, kopi, rokok, korek, sabun serta perlengkapan berburu seperti panah, parang serta noken (sebutan untuk tas pembawa daging hasil buruan) mereka tinggal sementara di pondokan yang terbuat dari batang-batang pohon dengan dinding dan atap sirap berbahan daun sagu serta alas berupa kulit pohon. Jika tidak tersedia pondokan yang ditinggalkan pemburu sebelumnya maka mereka akan mendirikannya sendiri atau menginap hanya dengan menggunakan terpal yang selalu mereka persiapkan.

Fig. Pondokan tempat tinggal para pemburu di hutan

Untuk membangun sebuah pondokan baru, waktu yang dihabiskan bisa mencapai 2 minggu lamanya. Berbentuk rumah panggung yang terdiri dari ruang tidur; tempat peristirahatan (pendopo) di bagian depan dan kanan; tempat memasak berupa perapian; serta sebuah tempat berupa rak dari batang pohon untuk penyimpanan alat-alat. Dengan bentuk tersebut pondokan didirikan untuk menghindarkan diri dari bahaya buaya, ular, anjing, babi hutan serta hewan buas dan liar lainnya. Tipe bangunan yang aman untuk tinggal di hutan.

Perburuan Menjelang subuh tiba, bapak Herman, bapak Eli serta para pemburu lainnya mulai terbangun dari tidur malamnya untuk melakukan perburuan. Dengan ditemani anjing-anjing peliharaannya, mereka mulai beraksi menyusuri danau Kamaka untuk mencari hewan-hewan yang sedang kehausan dan minum di tepian danau. Jika belum juga mendapatkan buruan, para pemburu akan keluar masuk hutan untuk mencari lokasi dimana hewan-hewan buruan tersebut tinggal ataupun bermain.

Hewan buruan berupa babi hutan, rusa, kangguru pohon serta laolao (sebutan lokal untuk kangguru kecil/walabi) merupakan target yang menjadi incaran para pemburu. Dari setiap hewan tersebut kemudian memiliki strategi yang berbeda untuk menangkapnya. Laolao merupakan hewan termudah untuk ditangkap. Hanya dengan menggunakan senter pada malam hari, hewan ini tidak akan lari. Mungkin karena memiliki tipe mata yang sensitif bila terkena cahaya sehingga membuatnya silau. Jika keadaan sudah seperti itu, pemburu hanya perlu segera mendekati dan menebaskan parang secepatnya. Karena tingkahlakunya yang terkesan bodoh ini maka penduduk Papua menggunakan namanya (Laolao) untuk mengejek orang bodoh.

Rusa ditangkap dengan cara dipanah. Pada malam hari, hewan buruan ini lebih mudah diburu. Pendengaran rusa sangat sensitif sehingga harus berhati-hati ketika memburunya. Satu pijakan pada dedaunan saja akan segera membuatnya lari.

Kangguru pohon merupakan hewan yang juga diburu dengan menggunakan panah namun harus berhati-hati ketika memburunya. Ketika kita memanahnya, harus diusahakan jangan mengarahkan panah secara vertikal ke atas pohon. Kangguru pohon memiliki kemampuan menangkap anak panah dan menjatuhkannya kembali ke arah kita. Arah panah harus diusahakan horizontal.

Babi hutan merupakan hewan buruan terbesar dan tersulit untuk diburu. Penciuman yang sensitif membuatnya lari seketika ketika pemburu datang mendekatinya dari arah angin yang salah. Jadi ketika memburu babi hutan setidaknya kita harus mengetahui arah angin kemudian mengincarnya dari arah angin yang berlawanan. Hal lain yang juga harus diperhatikan adalah sifat babi yang suka menyerang. Ketika babi hutan terluka karena terpanah atau terjerat, sangat berbahaya jika kita mendekatinya. Hewan ini akan menyerang, menanduk, menggigit dan mencakar apalagi setelah semalam terjerat. Bertambah buas karena kelaparan dan kesakitan.

Hingga pagi menjelang, hewan buruan yang berhasil ditangkap, segera dibawa pulang setelah sebelumnya dipotong-potong dan dibersihkan dari bulu, isi perut, kuku atau kakinya di hutan. Daging, tulang-tulang, hati, jantung serta jeroan lainnya merupakan hasil buruan yang biasa dibawa pulang. Hasil-hasil buruan tersebut langsung bisa digunakan untuk keperluan sehari-hari (dimakan) atau dapat diolah menjadi dendeng serta asar (sebutan lokal untuk daging asap) agar dapat disimpan dan dimanfaatkan lebih lama. Pemanfaatan produk-produk hasil buruan kadangkala dipergunakan juga untuk dijual.

Proses pengolahan daging

Untuk menyimpan kelebihan daging agar dapat bertahan lebih lama maka perlu dilakukan proses pengolahan menjadi dendeng ataupun asar. Dendeng dibuat dari daging bagian atas kaki (paha), baik depan atau belakang. Dipotong-potong, diberi garam kemudian dijemur dengan cara diletakkan di atas bangunan panggung yang terbuat dari batang-batang pohon. Sedangkan untuk asar, dibuat dengan cara menumpuk daging di atas batang-batang pohon yang dibentuk menjadi rak kemudian digarang diatas bara api.

Fig. Seorang ibu sedang membuat daging asap

Rentang waktu berburu Ketika seorang pemburu mendapatkan hewan buruan besar, seperti rusa, kangguru pohon, laolao dan babi hutan, biasanya hasil ini bisa dimanfaatkan hingga satu bulan lamanya. Selama rentang waktu tersebut, pemburu tidak pergi ke hutan untuk berburu lagi. Kebutuhan hidup rumah tangga sehari-hari dicukupi dari hasil buruannya tersebut. Setelah produk hasil buruan habis, barulah mereka pergi ke hutan untuk berburu kembali. Sedangkan untuk waktu berburu tidak memiliki keterbatasan waktu. Selain subuh, para pemburu juga bisa melakukannya sepanjang hari, baik siang ataupun malam.

Oleh Ruby Vidia Kusumah

Balai Riset Budidaya Ikan Hias Depok, BRKP-KKP

Rainbow Kamaka

Oleh Ruby Vidia Kusuma Ruby.jpg, oct. 2010

Ketersediaan makanan serta kondisi habitat yang sesuai merupakan faktor penting bagi banyak spesies makhluk hidup untuk dapat menempati suatu ekosistem tertentu. Dengan kondisi ekosistem yang seimbang dimana faktor-faktor tersebut dapat terus terjaga dan terpelihara, makhluk hidup akan mampu hidup, tumbuh dan berkembangbiak dengan baik. Fluktuasi dalam hal ketersediaan makanan dan perubahan kondisi habitat akan mempengaruhi turun naiknya kelimpahan spesies makhluk hidup di alam. Keaadaan ini selanjutnya akan menentukan keberlangsungan hidup spesies makhluk hidup tersebut dimasa mendatang. 7_rainbow_kamaka.jpg, oct. 2010 Fig. Rainbow Kamaka (Melanotaenia kamaka) kecil berukuran 5 cm

Danau Kamaka serta semua makhluk hidup yang tinggal didalamnya merupakan satu contoh ekosistem dengan keseimbangan ekologi yang terjaga dan terpelihara hingga kini. Berbagai spesies makhluk hidup mulai dari serangga, burung air, reptil, krustacea serta ikan hidup bersama dan saling berinteraksi didalamnya. Pemanfaatan terhadap sumberdaya hayati oleh manusiapun masih berlangsung secara arif mengikuti aturan lokal (adat) tanpa disertai eksploitasi berlebih untuk tujuan komersil. Semua berjalan seimbang. 5_pondok_panggung.jpg, oct. 2010 Fig. Habitat rainbow berupa sungai kecil yang bermuara ke Danau Kamaka

Diantara sekian banyak makhluk hidup yang tinggal di danau Kamaka, rainbow merupakan salah satu spesies ikan dari famili Melanotaeniidae yang hidup melimpah didalamnya. Ikan rainbow dengan nama ilmiah Melanotaenia kamaka ini hidup bersama spesies lainnya seperti ikan gobi (Eleotris sp.), lobster air tawar (Cherax sp.), kepiting (Ptychognatus sp.??) serta satu spesies ikan lainnya yang berasal dari ordo yang sama dengan rainbow, atheriniformes. Salah satu tujuan Ekspedisi Lengguru-Kaimana menuju danau Kamaka yang terletak di Teluk Triton, Desa Kamaka, Distrik Kaimana, Papua Barat ini adalah untuk mengoleksi spesimen hidup dan mati ikan rainbow Kamaka untuk kepentingan akuakultur, taksonomi dan ekologi.

Proses penangkapan ikan rainbow dilakukan malam dan siang hari langsung dari danau maupun sungai-sungai kecil berukuran 1 – 2 m dengan kedalaman mencapai 60 – 80 cm dan bermuara ke danau Kamaka. Pada malam hari proses penangkapan mudah dilakukan. Hanya berbekal serokan dan lampu senter saja, ikan rainbow dengan mudah bisa langsung ditangkap. Pada siang hari, penangkapan sulit dilakukan sehingga diperlukan jala untuk mengoleksi spesimen yang diinginkan. Setelah tiga hari melakukan pengoleksian, lebih dari 100 ekor ikan rainbow Kamaka berhasil dikoleksi (hidup dan mati) oleh tim biodiversitas Ekspedisi Lengguru-Kaimana. Pengemasan dilakukan menggunakan plastik bening berukuran 40×60 cm dengan pengisian air setengah dari volume plastik yang terpakai. Proses terakhir ditambahkan juga OTC (Oxy Tetra Cycline) dengan konsentrasi 4 mg/L serta oksigen untuk menjaga ikan agar tetap sehat dan mampu bertahan hidup lama selama transportasi berlangsung.

Rainbow Kamaka memiliki warna perak hingga kebiruan serta ada juga yang terlihat keemasan jika diamati dari bagian dorsal saat mereka hilir mudik berenang di danau. Warna-warna ini kemudian semakin jelas terlihat ketika terkena cahaya baik dari senter maupun matahari. Pada siang hari ikan rainbow memiliki kebiasaan berkumpul di sungai yang bermuara ke danau Kamaka untuk mendapatkan makanan atau air dengan suhu lebih dingin.

Pada saat penangkapan dilakukan (15 – 17 Oktober 2010) banyak ditemukan benih ikan rainbow berukuran 1,5 – 2 cm. Hal ini menandakan ikan rainbow di danau Kamaka telah atau tengah mengalami musim kawin. Dalam lingkungan budidaya, pemeliharaan benih ikan rainbow untuk spesies lainnya (misal M. boesemani) hingga mencapai ukuran tersebut membutuhkan waktu sekitar 40 – 50 hari.

Oleh Ruby Vidia Kusumah

Balai Riset Budidaya Ikan Hias Depok, BRKP-KKP

Une réflexion au sujet de « Délivrance au bout de l’enfer »

  1. Salut les grottologues,

    Voilà, nous sommes comme des idiots dans une maison avec tout le confort inutile dans un climat tempéré. Vous nous faites très envie, vivement la retraite pour participer à ces explorations. En attendant, nous battons tous ensemble le pavé, sans succès…. pour le moment.

    Prenez bien soin de vous tous, comme je prends soin, Bruno et Guilhem, de vos compagnes respectives. Il me tarde votre retour.

    Bises d’Elsa aussi

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