Jeudi 4 et Vendredi 5 novembre
Tout rentre dans l’ordre
Par Olga Otero Bonsoir à tous, petit problème technique hier soir : le programme d’envoi des données a planté et sa réinstallation a été particulièrement compliquée (memo introuvable, fichiers corrompus… j’ai fait d’étonnant progrès en informatique, grâce aux explications de Gilles qui a su identifier et résoudre les problèmes d’installation du système).
Bref, on a loupé notre envoi d’hier. Celui de ce soir sera une réussite (si vous lisez ces lignes). Le temps et les énervements passés sur la bécane ne me donne pas envie de m’éterniser ce soir. Je vais donc être brève :
En plus ici, il pleut toujours de plus en plus et ces rinçages réguliers ralentissent nos activités et nous fatiguent un peu (surtout le froid au retour le soir en longboat). Tout le monde est sur le bateau depuis hier et des petits groupes continuent de sillonner la baie pour remplir leurs objectifs.
Ce soir 1er focus sur nos grottologues de compétition. Tout d’abord Bernard les a choisis comme cible… Après relecture de cette prose, nos grotto ont accepté cette publication on line ! Ils ont de l’humour ! En revanche, je ne sais pas où il est allé chercher la nuance d’admiration dont semblerait trembler ma voix. Mais comme j’ai pris la ferme résolution de ne rien censurer (je commente juste). En suite, Bruno nous montre qu’il est parfaitement remis de ses émotions et de sa blessure à la jambe (les points sont d’ailleurs résorbés). Il a donc pu se laisser émerveiller lors de la découverte du gouffre qu’il vous relate. Ensuite Kadar nous livre le récit de ses trois jours de prospections dans les terres au Nord Ouest de la baie d’Arguni. Il a écrit un véritable roman que pourront lire les lecteurs en indonésien. Les autres pourront regarder les photos ! Bonne lecture…
Par Olga Otero qui travaille au milieu des termites volantes sur le pont arrière du Airaha
Chronique des grottes papoues
Par Bernard Pouyaud Bien que leur sponsor principal, « AV », pour « Aventure Verticale » laisse penser que la verticalité soit leur domaine de prédilection, il n’en va pas de même pour nos trois vaillants spéléologues (aussi appelés ici « grottologues » par Olga, avec une nuance admirative, voire tout simplement « grotteux », (les esprits malintentionnés qui foisonnent peut-être parmi les heureux lecteurs ce blog auront noté que « grotesque » s’écrit avec un seul « t », et que toute comparaison avec des personnes existante serait déloyale), pour leurs intimes, d’une manière cette fois plus nuancée et circonspecte). Car, ici, en Papua, la verticalité est hachée menu… Je veux dire que nos « grotteux » courageux montent et descendent sans cesse, durant parfois des kilomètres, taillant leur route à la machette, à travers marais, mangroves et lapiés, jusqu’à trouver la grotte merveilleuse, leur Saint Graal, où ils s’enfonceront et disparaîtront à nos yeux de terriens normaux, leurs petites loupiotes allumées, pour un parcours le plus lointain possible, seulement accompagnés par les yeux brillants des chauves-souris cavernicoles à l’odeur fort prégnante. Il est bien sûr aussi des grottes sympathiques et accueillantes qui s’ouvrent au niveau de la mer, des fleuves ou des lacs, avec parfois des porches d’entrée si imposants qu’on y pénètre en Zodiac sur des dizaines de mètres, au milieu de nuages de chauves-souris de toutes tailles et de petites hirondelles aux ventres blancs qui piaillent d’indignation d’être tirées de leurs nids à pas d’heure. L’ennui est qu’on craint constamment d’y faire de mauvaises rencontres crocodilesques, ce qui n’entame pourtant pas l’enthousiasme de nos héros qui font confiance à leurs rutilantes combinaisons rouges (« Aventure Verticale », toujours) pour les protéger des crocs cachés dans la pénombre, tels de vaillants chaperons rouges, avec une fin jusqu’ici plus heureuse… Alors l’aventure devient horizontale ! Ne croyez surtout pas que j’insinuerais que nos glorieux « grotteux », à l’accent méridional prononcé, profiteraient de l’obscurité pour s’accorder des méridiennes apaisées loin des regards du commun des mortels ! Non… Mais une expédition, commencée au niveau de la mer en suivant une paisible rivière souterraine, comporte forcément plus d’horizontalité que de verticalité, avant qu’un siphon n’arrête la progression, la plongée n’étant pour cette fois pas au programme de l’expédition pour les motifs crocodiliens vus plus haut.
Cela est sans doute heureux, car nos « grotteux » eux-mêmes, dont la rugosité des caractères est chez eux trois uniformément partagée, se reconnaissent pourtant d’autres maîtres en la matière. Il s’agirait des « grotteux-plongeurs » qui seraient paraît-il tous génétiquement dotés d’un caractère si affirmé qu’il incommoderait même le « grotteux standard » que nous connaissons ici… Bref, ils déconseillent leur voisinage et les crocodiles n’ont qu’à bien se tenir s’ils rencontrent, au détour d’un boyau, un de nos héros aux rouges parures-armures de tissu !
Pour l’heure, nos « grotteux » se sont fixés un nouvel objectif : explorer une doline (prononcer « dauline », pour être bien compris d’eux), reconnue sur Google Earth, dont ils ont fini en deux jours de travaux d’approche forcenés par atteindre le bord à 600 m d’altitude. Au fond de celle-ci, 150 m plus bas, coulerait une rivière dont ils entendent le grondement derrière la végétation épaisse qui en encombre et dissimule le fond. Ils vont prochainement tenter d’en atteindre la base pour y pénétrer et essayer de progresser vers une sortie qui pourrait être l’une des deux grottes reconnues de part et d’autre du camp avancé. Ce dernier, comme cela a été expliqué par ailleurs, est installé à quelques kilomètres du lac Sewiki, sur le flanc nord du massif montagneux, culminant à 1200 m, qui sépare le camp avancé du mouillage du bateau-base. Pour installer ce camp, nous avons profité d’un vaste abri sous falaise, recommandé par les papous du village qui nous ont donné le droit d’accès, que nous avions d’abord pris pour un cimetière (5 cranes et quelques morceaux de squelettes indifférenciés), avant de comprendre qu’il s’agissait plutôt d’un ancien réfectoire cannibale…
Si je compte bien, les 600 m du bord de la doline, moins 150 m de la profondeur de celle-ci, laissent espérer 450 m de vraie verticalité jusqu’au niveau du lac et son marais et les grottes au pied des falaises qui le bordent… A moins que nos énergumènes « grotteux » ne débouchent sur l’une des grottes proche du bateau-base ? Car bateau-base et camp avancé ne sont séparés que par les 8 kilomètres du massif montagneux, lui-même truffé de gouffres, avens et dolines, le tout bien sûr couvert par l’épaisse végétation habituelle masquant tous les reliefs, y compris les plus abrupts…
Dire qu’il faut 1 heure et demi, en Zodiac, et 50 kilomètres pour atteindre le camp avancé, juché sur sa falaise, en remontant la baie d’Argunie, puis l’émissaire du lac Sewiki, et enfin un de ses petits tributaires ! A juger les centaines de mètres de cordes emportées par nos quatre lutins rouges, leur intention est bien d’en découdre cette fois et de revenir à leur verticalité originelle. Oui, ils sont maintenant quatre, car ils ont convaincu aisément Lucas, le pisteur-guide papou rencontré en baie de Triton, recruté par Laurent pour ses qualités hors du commun, et qui nous accompagne depuis, de les suivre dans leurs pérégrinations souterraines ! T
ous nos espoirs les accompagnent. Vive les « grotteux » !!!
Au delà du réel
Récit de Bruno Fromento Le bal des chauves souris anime notre campement, elles tournoient, virevoltent au milieu des hamacs avant de rentrer dans la très grande salle hémisphérique de la grotte. Il est 6 h du matin, le feu crépite au dessous d’une marmite d’eau noircie par la fumée. Quelques papous s’affairent au pied de la falaise qui abrite notre bivouac. Notre petit déjeuner sera comme d’habitude du café ou du thé associé pour certains à des céréales. Pour compléter ce repas matinal, du riz mijote tranquillement afin de combler les vides avant une journée de marche dans la jungle. Notre objectif est de trouver une doline repérée sur la carte. Cette découverte doit nous servir pour une meilleure compréhension du karst dans cette région. Hier, Guilhem et Bruno sont montés jusqu’à 383 m d’altitude en taillant un chemin. Aujourd’hui, Hubert, Lukas, Anton, Bruno doivent continuer le sentier vers l’ouest. Nous préparons nos pieds pour une longue marche en les enduisant de graisse spéciale, ceci afin d’éviter les mycoses et autres problèmes malveillants. Les chaussures bien fixées, la machette dans la main, nous progressons sur le sentier qui ne propose que racine, pierres qui roulent et épines à tous les étages. Nous dépassons le terminus par un vallon agréable et clairsemé mais nous déchantons rapidement. La progression ralentie, le terrain devient chaotique, une doline succède à une autre et l’orientation dans la forêt n’est pas facile. Nous empruntons une pente raide qui doit nous sortir de ce fond toutefois un chablis nous barre le passage, mais nous le contournons par la gauche. Bruno réalise un point GPS pour nous situer sur la carte, Hubert annonce que nous sommes à 300 m du point à atteindre. Effectivement, nous passons un col et débouchons dans une doline mais qui ne ressemble pas du tout a ce que nous attendions. De la forêt de partout mais point de falaise. Nous avons un doute tout de même, alors nous proposons a Lukas de passer plus à droite pour aller voir au delà. Agile et robuste, il monte en taillant dans le végétal, nous suivons derrière, la pente est raide et la pluie redouble d’intensité. L’ambiance est extraordinaire car nous sommes convaincus de vivre une journée hors du commun. De branche en branche, nous grimpons, un pied qui glisse, une main qui s’agrippe à une racine telle est la manière de composer notre ascension. Quand nous avons un petit moment nous vérifions nos pieds, nos bras, notre cou afin de retirer une sangsue qui se délecte de nous. Nous débouchons au sommet d’un dôme calcaire, nous distinguons à travers le feuillage d’immense falaise. Nous poussons notre cri de joie avec les guides papous. Nous avons vraiment le sentiment d’avoir réalisé une journée exceptionnelle. En tant que spéléologues, nous ne pouvons pas rester « de marbre » face à ce vaste phénomène. Nous sommes sur la lèvre d’un puits géant qui présente une verticalité de 150 m environ. Anton lance une pierre dans le vide tandis qu’Hubert chronomètre. 7 secondes de chute au moment de l’impact, cela nous donne de ce coté du gouffre une verticale de 200 m estimée. Nous restons tout de même prudents quand à ces estimations. Ce gouffre géant large de 300 m nous renvoie l’écho de notre cri, « Good morning Papuaaaaaa ! ». Avant de rentrer annoncer la nouvelle, nous ouvrons une boîte de sardines que nous mangeons avec les doigts. La descente vers le camp se fera plus ou moins au feeling, en croisant des forêts de bambous, des lapiaz, des pentes raides ou les lianes sont très utiles. L’annonce faite, nous imaginons déjà la descente dans ce gouffre géant. Nous programmons d’y remonter dans deux jours !
Préparez vos cordes !
Par Bruno Fromento
Demi Rainbow Fruata (Au Nom de Fruata)
By Kadarusman Mengurai tapak ke kampung Fruata hanya untuk mendapatkan Melanotaenia irianjaya Allen 1985, spesies rainbow kharismatik yang dideskripsi oleh kurator Museum Australia Barat (WAM), Gerald R. Allen pada 1984 dalam ekspedisi solo nya ke semenanjung Doberai, dekat Fak-Fak. Fruata sendiri adalah kampung yang relatif baru dibuka pada awal dekade 1980, dihuni oleh suku Irarutu dengan dialek bahasa yang membujur dari ujung selatan dan timur Yakati ke Doberai dan melintang dari Nusa Indah ke seluruh kawasan teluk Arguni. Ekspedisi solo saya pada tahun ini berhasil menangkap 24 spesimen M. irianjaya, terbilang sukses karena pada Mei 2008, saya tidak berhasil mencapai Fruata karena kondisi cuaca yang buruk, ketidakadaan transportasi dan kurang cukup waktu. Perjalanan sains kali ini menggunakan motor Yamaha bebek pabrikan 2004, sering mogok, bandel starter dan lampu tak menyala menjadi bagian terbesar dari gulita perjalanan heroik saya dari Wanoma-Mandiwa-Fruata (kurang lebih 78 km). Perjalanan darat ke Fruata dengan jalan kaki bagi orang Papua sendiri, ditempuh seharian penuh, melintas tajam dengan garis lurus belantara dari kampung Mandiwa ke Fruata, dan bagi orang kebanyakan dengan beban tas punggung niscaya sampai ke tujuan dengan tidur di hutan selama 2 malam, itupun kalau tidak diguyur hujan yang mengakibatkan sungai-sungai perlintasan meluap dan jalan tanah berlumpur dan licin. Author didampingi oleh seorang pemandu lokal, seorang Mantri-perawat di Posyandu Mandiwa, Bp. Edi Wamburi, kelahiran Fruata umur 30 tahun. Beliau adalah satu-satunya harapan masyarakat Mandiwa tentang urusan kesehatan dan atau jika terjadi kecelakaan. Ia lulusan Sekolah Perawat Kesehatan di Fak-Fak tahun 2004 dan langsung kerja pada tahun yang sama. Saya tahu betapa berartinya seorang Mantri Edi di pedalaman untuk semua jenis penyakit, tetapi hati saya perang antara meminta tolong atau tidak, birahi saya terhadap ikan rainbow Fruata telah memaksa dia untuk menejadi guide ke Fruata. Saya merasa sedih karena saya harus meminjam beliau dari dekapan harapan masyarakat di 5 kampung yang menjadi daerah kerjanya. Mantri Edi adalah satu-satunya manusia di kampung itu yang memiliki motor yang pernah mendulang sukses menembus pekatnya perjalanan ke Fruata dengan motor pada 2009 lalu selama 4 hari perjalanan, pada saat itu, jalan darat belum tembus dan harus mengangkat motor saat menyeberangi Sungai Kaitro dan 4 sungai sejenisnya, sungai-sungai ini cukup luas dan menjadi hunian bagi buaya-buaya peralihan (laut & tawar). Kondisi jalan buatan perusahaan loging kayu sangat memilukan, saat hujan turun, lumpur & kondisi jalan menjadi licin mengharuskan kami menyimpan motor di tengah jalan dan membuat “kamp” untuk nginap dan perjalan dilanjutkan esok harinya setelah jam 10 pagi, itupun kalau terik dan mengeringkan badan jalan, jika masih basah dan cuaca memburuk lagi, nginap terpaksa dilanjutkan. Berikut perjalanan solo ini yang dapat saya sintesa sebagai berikut.
Persiapan di kapal Riset Airaha 02
Pagi buta 31 Oktober, pukul 06.02 WIT, saya masih teringat pesan Laurent Pouyaud (pembimbing Ph.D) kalau saya harus menunda perjalanan saya pagi itu dan harus ke kampung Urisa untuk urusan administrasi governmental dan Petuanan (Pemangku Adat), satu dua hari sebelumnya memang sudah ada persiapan acara adat bersama yang akan dilakukan oleh sebuah LSM konservasi yang akan melakukan riset di danau yang sama, Danau Sewiki. Entah apa yang terjadi malam harinya, acara besar Petuanan itu menjadi batal digelar dan sepertinya ada yang kurang beres diantara aparat Desa Urisa dan Petuanan. Menarik, karena sebelumnya, dekorasi, tenda dan umbul-umbul sudah tertancap rapih di balai Desa yang sekaligus rumah pak Desa Urisa, hingga akhirnya bubar kabur dan dipindahkan tiba-tiba ke distrik Arguni Atas. Pada pukul 07.15, setelah meneguk secangkir kopi hangat, saya dan tim Bernard Pouyaud sudah naik perahu karet menuju kampung Urisa, perjalanan di tempuh sekitar 1 jam dengan mesin 40 PK, tetapi sebelumnya saya singgah di kampung Mandiwa hanya sekedar memberi tahu tukang ojek saya bahwa perjalanan ke Fruata ditunda untuk beberapa jam ke depan, setibanya di Mandiwa ternyata tukang ojek janjiannya sudah kembali ke Fruata.
Negosiasiasi Version Urisa
Setiba di Urisa, Napoleon, staf Diskan Kaimana langsung menyambut, menceritakan apa yang terjadi malam itu, beberapa menit kemudian kepala Desa Urisa datang mengetuk pintu dan penyampaikan dua hal, bahwa untuk memulai pekerjaan saintifik, harus dilakukan 2 hal (Pamitan & acara syukuran), pamitan biasanya berkenaan dengan pemberian uang kepada ketua Adat di kampung, dengan harga yang bervariasi, tergantung penelitian/kegiatan apa. Janjian pun tiba, jam 8.00, kami sudah berkumpul di rumah Petuanan (ketua Adat), saya mulai menjelaskan maksud kedatangan tim dan kompisisi tim yang terdiri dari 13 institusi riset gabungan Indonesia & Perancis. Point yang teramat penting disini bahwa kedatangan kami memang untuk sains, dan bukan untuk perjalanan survey oleh perusahaan minyak, subjek yang sangat sensitif di kalangan masyarakat. Acara makan-makan/sykuran kami sepakati dengan menu tradisional seharga Rp. 2 juta. Sedangkan uang pamitan dinegosiasikan oleh anggota tim lainnya dan harus ketemu dengan petunanan malam harinya.
Pencarian Motor dan pak Mantri
Saat urusan nego dengan masyarakat Urisa sudah selesai, dimana Laurent dan tim Speleolog, Hydrolog dan tim lainnya mendapatkan restu untuk masuk danau Sewiki dan sekitarnya, saya bergegas ke Mandiwa mencari solusi untuk berangkat secepatnya ke Fruata. Setiba di Mandiwa pukul 15.44, saya mendapatkan referensi dari keluarga pak Petrus kalo sulit mendapatkan motor di Mandiwa, solusi terbaik bagi mereka adalah mencari Mantri Edi di kampungnya, alias berjalan kaki 1 jam lamanya dari Mandiwa. Kami memutuskan berangkat temui pak Mantri, jalan tanah yang masih basah sayup terbentang dari ujung Wanoma ke Mandiwa masih 100% tanah liat tanpa campuran sebutir batu kerikil pun. Sekitar 45 menit perjalanan bersama keluarga Petrus, dari ufuk bukit terlihat 2 orang laki-laki ditemani seeokor anjing jantan berbulu krem. satu dari 2 orang itu berbaju merah darah dan itu lah pak Mantri Edi, sambut pak Petrus.Hati saya menggeliat ternyata saya bisa temui pak Mantri di tengah jalan, Tuhan Maha Kuasa. Setelah mendekat, dan saling salaman dan memperkenalkan diri dan maksud tujuan Pak Mantri, Saya Kadarusman dari KKP hendak ke Fruata, mungkin pak Mantri bisa bantu kah? Waduh saya bisa bantu bapak tapi saya pu ban motor depan picah mendengar jawaban pak Mantri saya langsung tarik nafas setelah diskusi lama dan cemas, kami memutuskan untuk mencari motor lain di Distrik. Selama perjalanan, kami menyimpulkan bertemu dengan Pace Guru Jawa yang isterinya orang bugis, setiba di rumahnya, saya sudah melihat motornya standing di depan rumah, sudah di lap mengkilap, saat masuk di rumahnya dan disambut dengan teh hangat bervolume gede saya mulai mengutarakan niat saya untuk meminjam motornya, Pace Guru dan isterinya tanpa pertimbangan dengan hati murni mau meminjamkan motornya hanya saja ban belakangnya gundul Tanpa banyak cerita, pak Mantri mengorek perhatian saya, bahwa ia bisa bawa. Kami langusung pamitan dan tinggalkan rumah Pace Guru menuju Mandiwa untuk membeli bensin, di sela waktu, saya lihat pak Mantri beli 1 karung beras 25 kg dan beberapa ikan kaleng Ternyata di kampung pedalaman Arguni sendiri, ikan kaleng adalah ikan istemewa untuk menjamu tamu saya berfikir, seandainya tidak ada motornya pak Guru mungkin pak Mantri pulang ke rumahnya sambil memikul 1 karung beras dengan perjalanan 1 jam gila…. Malam I
Sore menjelang malam, setelah mengisi bensin campur pada Bebek Yamaha pace Guru, saya mensortir pakaian yang akan dibawa ke Fruata, knalpot Yamaha pun berasap, dan kami berangkat di tengah jalan, mendung mengepul di atas perbukitan, sepertinya hujan akan lebat, motor meraung membelah gelapnya hutan, menapaki jalan tanah, setelah melewati 4 tebing dan saat pendakian ke 5, lampu motor mati tak menyala lagi, berhenti sejenak dan mencari senter kepala perjalanan kami lanjutkan dengan menggopoh tenda merah “Quechua”, setiba di rumah pak Mantri, isterinya menyambut, beras diturunkan, melihat ada tamu, keburu ibu mantri menyiapkan makanan, membuat api di tungku tanah, mengeluarkan beras dan memetik dedaunan ketela sebegai sayur. Kami berniat untuk jalan malam setelah makan malam jika hujan tidak turun mengguyur. Setekah makan malam pukul 21.00 WIT, rintik mulai menggerus atas seng di Pustu kampung pak Mantri, ternyata beliau tinggal di Posyandu, di ujung kamarnya berjejer botol-botol obat dan air steril untuk infus. Hujan semakin deras, hingga akhirnya kami putuskan untuk tidur semalam di rumah pak Mantri, perjalanan kami lanjutkan besok paginya.
Mundur karena Hujan
Terbangun pagi buta jam 04.45, setelah sholat saya mulai menyiapkan kembali barang-barang bawaan, melipat tenda dan sarapan pagi pun dihidangkan (Biskuit dan teh hangat). Pak Mantri keluar rumah mengecek kondisi jalan, kesimpulannya, kita bisa lanjutkan perjalanan pak Daeng (Panggilan saya karena asal Makassar) oh ya, senang rasanya mendengar kesimpulannya. kami melanjutkan perjalanan pukul 05.12, pada turunan pertama, jalanan masih basah, berlumpur, saya harus turun jalan kaki sedangkan pak Mantri dengan pelan-pelan mendahului, iapun menunggu saya di bukit sebelah. Perjalanan dilanjutkan dan melewati kampung Egerwara, 3 km dari kampung itu, hujan rintik tapi matahari terbersik, jalananan masih basah kuyup. Roda ban depan-belakang penuh lumpur, sulit untuk maju, dan kami putuskan untuk berhenti, menunggu matahari meninggi dengan harapan jalanan tanah mengering. Sembari menunggu, kami jalan kaki ke depan untuk mengecek jalanan di depannya, ternyata masih basah luar biasa, kami mengecek karena hujan di Papua itu tidak merata. Dari pada buang waktu kami putuskan kembali ke Kampung Egerwar dan istirahat untuk beberapa jam kedepan. Sungai Kaitro
Sekitar jam 1 siang, 01/11/2010, perjalanan kami lanjutkan, jalanan kering, motor bebek Yamaha kembali meraung membelah hutan di siang bolong, ternyata saya baru tahu kalau pak Mantri adalah pembalap kampung, bagi dia, semua jalanan sama saja, kecepatan kami antara 70-80 km/jam (…luar biasa kan?). di tengah terik, setiap detik asap rokok Surya-16 mengepul non stop, selama perjalanan pula saya menjadi perokok karena mengisap asap luaran pak Mantri. Kami melewati sungai Kaitro, sepanjang sungai terbentang ribuan tanaman pisang, jembatan Kaitro sendiri masih terbuat dari kayu log, dan dipercaya bahwa sungai ini dihuni beberapa buaya peralihan. Perjalanan sudah seperduanya, Yamaha bebebek melaju terus, tibalah kami di jembatan Kaitro II, kondisinya menyeramkan karena kami harus turun dan motor kami angkat, jembatan rusak parah, sekali terjatuh kami menjadi mangsa empuk bagi buaya peralihan. Perjalanan kami lanjutkan sekitar 10 km dari Kaitro II, kami melihat kamp pekerja proyek jalan tanah, jalan kelihatan kuning, karena di siram dengan batu kerikil sungai yang berwarna kuning. Dari sinilah kami merasa nyaman mengendara hingga Fruata.
Welcome to Fruata S
etelah 1,5 jam dari ujung jalan kamp pekerja proyek, kami akhirnya tiba di Fruata, kampung ini hidup bingar, sepertinya kampung ini sangat besar dibandingkan dengan kampung lainnya. Fruata dikelilingi hutan basah dataran rendah, sangat lembab, perkebunan pala dan pohon durian & rambutan berjejer mengitari kampung itu. Senang rasanya saya akhirnya bisa menginjakkan kaki di Fruata, mimpi jadi nyata akhirnya. Selang beberapa menit, pak Kades datang Bp. Moses Fenetruma, seorang kades teladan se Bintuni, menerima saya dengan lembut hati, tak lama kemudian teh disuguhkan oleh ibu Kades, setelah tahu maksud dan tujuan saya, akhirnya beliau menyarankan untuk segera ke sungai Wat menangkap rainbow sebelum malam tiba atau hujan mengguyur. Penangkapan Rainbow
Tanpa membuang waktu, saya ditemani 2 motor melaju ke sungai Wat, bagian barat kampung Fruata, kami mengecek 2 sungai, tapi hanya ada satu sungai yang dihuni sang rainbow Fruata, hanya satu kali tebar jala, kami menjaring sekitar 20 ekor, warna ikannya merah darah di bagian dorsal dan sirip anal, disertai dengan baringan merah campur kuining di tengah sisik badan dan memanjang ke bagian kaudal. setelah merasa cukup, kami putuskan segera pulang karena hujan su mulai dekat. Sebelum pulang, kami berpose bersama dengan guide, mengambil posisi GPS. Pada malam harinya, setelah makan malam saya mulai mengerjakan material genetik dan menyiapkan formalin, sekaligus menyisakan 4 ekor untuk di foto di kapal.
Malam II
Malam kedua saya lewatkan dengan suka cita, bisa mencapai locality type M. irianjaya, pak Kades mengajak cerita tentang pendidikan anak-anaknya dan kondisi global dari orang di kampung Fruata, seorang Kades yang luar biasa, tinggal di gubuk bocor, saya lihat langsung malam itu, saat hujan turun Ibu Kades memasang beberapa ember di pojok-pojok rumah karena rumah bocor saat hujan. Pak Moses menceritakan, kalau ia selalu mendahulukan kepentingan rakyatnya daripada untuk dirinya & keluarganya, contohnya, pembagian rumah sosial bagi masyarakat, rumah-rumah itu dibagian ke rakyatnya sedangkan ia sendiri hidup di bawa gubuh nipah yang bocor dan reok. di Dalam rumah, terpajang foto SBY dan JK yang dibelah oleh lambang Burung Garuda Pancasila, di pojok kiri bgain dalam rumah, terpajang papan tulis tripleks hitam yang sepertinya alat bantu belajar untuk anak-anak pak Kades. Saya ingin membagi pengalamanan, di pedalaman Papua, jika anda menemukan rumah yang didalamnya ada papan tulis, niscaya sang empunya sangat peduli dengan pendidikan anak-anaknya.
Pagi yang membingungan
Pagi jam 09.00, adalah waktu yang paling membingungkan, di bagian ujung timur Fruata, gelap gulita, yang mungkin pertanda hujan lebat, mendung besar pun mengitari kampung Fruata, saya dan pak Mantri memutuskan untuk menunggu sampai mentari terik hingga pukul 12.00. Setelah makan siang, dan dibekali dengan makanan sagu dan 9 buah pisang rebus, kami pamitan untuk pulang ke Arguni. Di ujung jalan, ada pace Rusli yang juga ingin ke Arguni bersama kami, Pace Rusli adalah orang Palu (Sulawesi Tengah) yang punya kios barang-barang campuran, menikah dengan perempuan Fruata sejak 2 tahun lalu. Pace Rusli ke Arguni untuk membeli BBM karena di Fruata harga BBM mencapai Rp.25.000/liter. Di tengah jalan, ban belakang bocor, saya sudah kalang kabut, alhamdulillah ternyata Rusli membawa ban serep untung sekali.
Hujan di Perbatasan
Dalam 1,5 jam perjalanan, tibalah kami di perbatasan, rintik mulai turun, kondisi jalan basah dan berlumpur, sepertinya baru saja hujan lebat. Kami paksa melaju, lumpur semakin dalam kami paksa lagi, matahari mengintip di balik awan, berharap cerah tapi tak kunjung cerah juga. Sekitar pukul 12.45 WIT, saya lihat ikan di tas punggung, ternyata sudah ada 2 ekor yang mati, tanpa pikir, saya langsung keluarkan semuanya dan ambil gambar sebelum semuanya mati.
Perjalanan Panjang
Kami memutuskan istirahat sejenak pukul 13.00, makan siang dengan pisang rebus dan madu kelihatannya motor Rusli lebih parah. Setelah beberapa menit kami memutuskan untuk lanjutkan perjalanan pulang karena kita tidak tahu kapan hujan berhenti, jika nginap dihutan, tidak ada jaminan esok harinya jalan mengering. Perjalanan dilanjutkan dengan jalan kaki, motor pun di dorong naik turun bukit dengan kondisi jalan yang hancur. Malam mulai tiba, saya, Rusli dan pak Mantri kelihatan sangat capek, kami hanya berhenti sejenak lalu lanjutkan perjalanan lagi. menjelang larut malam, kaki saya seakan tidak mau berhenti, hal terbesar yang memotivasi perjalanan saya, bahwa saya harus kembali ke Arguni dengan selamat dan pulang ke Bogor ketemu dengan isteri saya Murtihapsari dan bisa mendengar suara anak ponakan tercinta Alya. Akhirnya saya dan temans bertiga tiba di Arguni Mandiwa pukul 04.15 WIT. Letih rasanya, tapi senang bisa mendapatkan rainbow Fruata, tapi saya juga sedih,karena meminjam pak Mantri, ia tidak masuk kantor selama 3 hari, dan selama itu saya tahu ia sangat dibutuhkan oleh masyarakat untuk berobat. Demi Rainbow, hampir seluruh imajinasi dan tenaga saya habis untuk nya.