Mercredi 10 novembre 2010
Une belle journée
Par Olga Otero Ce matin, ça commençait un peu mou de la chaussette. Il faut dire que l’on savait devoir attendre la fin des palabres dans le village en face duquel nous nous étions ancré la nuit dernière : Morano. Nous nous extasions devant la beauté de la baie à la pointe du jour en prenant le café quand, enfin, le premier zod fut mis à l’eau avec notre ambassade de choc (dedans) : au moins Napo, Laurent, Lukas et Jacques… Pour ceux restés sur le bateau, c’est le signal de départ, chacun se met à préparer son paquetage pour la journée tandis que les discussions permettent de définir les groupes sur les deux zones d’intérêt autour de la baie. Un premier groupe, plutôt ichthyo, partira échantillonner dans les deux rivières qui coulent en arrière de l’anticlinal de Kaimana. Le second, mi ichthyo, mi grotteux, va rejoindre un lac d’altitude (plutôt un marigot et une rivière qui s’y déverse), à 2km à vol d’oiseau vers le Nord Est de Morano. Un dernier coup d’œil à la carte géologique : il y a trois zones où les séries qui m’intéressent sont signalées à l’affleurement (les séries mises en place pendant la période émergée du massif : à la louche pendant les 10 derniers millions d’années) ; deux d’entre elles sont à l’aboutissement des périples fixés par les deux équipes. Mon choix est vite fait, je vais aller vaquer du côté de la troisième pedzouille. J’ai d’autant moins de scrupules que, dans le deuxième groupe Hubert et Budi, en bons sédimentologues « sensu lato non classico » seront plus que qualifiés pour me rapporter (même si c’est pas beau) une éventuelle série ou un éventuel niveau intéressant. Dans le premier je peux aussi compter sur les yeux attentifs de Gilles et Domenico. Je propose mon plan à Unggul et Budi. Le premier me suit, le second préfère le groupe des grotteux. Comme souvent, Conni se joint à nous : elle aime vraisemblablement nos habitudes de cabotage. Les deux gros groupes partent. Nous mettons enfin le dernier zodiac à l’eau… il est tout petit (presque de la dinette), avec le capitaine et le « Oiler » aux manettes, on a fait le plein à 5 ! Enfin nous arrivons. Il y a le zodiac des ichthyo en bord de mer, loin du village (on a est à marée basse et la plage est du coup très étendue). Conni se met à travailler dans cet estran maximum. Unggul et moi décidons de rejoindre ceux partis discuter, afin de poursuivre directement le long de la mer depuis le village : en bord de plage puis le long d’une route en construction (le bonheur des géologues avec les affleurements bien dégagés). On avance tranquillement sur près d’un km sur cet estran. Unggul commence l’inventaire des taxons de bivalves et gastéropodes d’une flaque à l’autre, identifie la provenance des coquilles transportés par les courants de marée : la mangrove en haut de la plage se développe surtout sur la gauche du rivage tandis que les récifs coralliens affleuraient presque au alentour du bateau, en bas de plage. On est arrivé à l’extrémité Ouest du village. Près de la dernière case du village un homme nous sourit. Il répare le moteur de son longboat devant sa maison avec son fils. Comme souvent, on voit un petit carré potager sur le côté, des poules et des chiens vaquent très sérieusement à leurs obligations. Il n’a pas vu les « buleh » (=albinos : l’occidental pour les indonésiens ; prononcé boulé et non boulet… je dois dire que la première fois j’ai cru à un gag, tout est histoire de contexte), mais nous indique le chemin de la case du secrétaire de village ou nous comptons bien rejoindre la fine équipe des ichthyo. En fait nous croisons Jacques : tout est en ordre nous pouvons explorer notre bout de côte. Il retourne chercher le reste du matériel pour leurs prélèvements. L’occasion est trop belle, il dira à nos « motoristes » et à Conni de nous rejoindre au bout de la route.
Il est déjà près de 11h et un cagnat comme nous en avons rarement subi. Nous avançons dans ce village de Masrih qui nous enchante. Il est joli, bien entretenu, fleuri. Je retrouve avec plaisir le village papou tel que je l’avais découvert à Lobo (voir un de mes premiers écrits dans ce blog). Il ya a notamment ces petits lieux de repos aménagés devant certaines maisons. Là en plus, après 200 mètre à peine, nous tombons sur une superbe rivière. Les roches que nous cherchons y affleurent, l’eau est fraiche, les enfants jouent et rient autour de nous : sous le soleil de plomb de cette fin de matinée, c’est un pur bonheur. Une heure après, nous avons exploré ce bout de rivière, les pieds dans l’eau fraiche, assis sur nos objets d’étude nous prenons le temps de prendre très soigneusement nos observations (absolument rien de passionnant en fait). Aucune envie de partir. Tiens des nérines en eaux douce, certaines ont de drôles d’ornementation : il faut absolument échantillonner ça ! Me revoilà en train de patauger dans la rivière. Les enfants captent tout de suite ce que je fais, et ils arrivent avec leur lot de nérines. Ada cukup : je les arrête avant que le cours d’eau soit dépeuplé, on en remet un peu à l’eau. A part ça, j’ai vu de très beau crabe entre les pneumatophores dans certains petits coins au bord du cours d’eau. Ca devrait intéresser Conni (qui collecte justement des crustacés pour ses collègues du LIPI). Si on demandait aux gamins de les attraper… De fait ils sont nettement plus habiles que nous et les petits arthropodes aux couleurs étonnantes s’accumulent dans le sac. Cela fait bien 2 heures que nous sommes dans le cours de cette rivière. Il nous faut décoller si l’on veut voir le bout de la route !
Les gamins sont formels : ils ont décidé de nous accompagner le long de la plage jusqu’à la route. Ce sera donc près de deux heures de plus, enchantées, le long du village, puis du cimetière, puis des « jardins à coco », tout ça d’un côté, la plage de l’autre. Deux heures pour faire ces 3 km, comme dans un rêve, aucune envie que ça s’arrête. Les enfants nous montrent tout ce qui pourrait nous intéresser, et ils se plantent peu. Un squelette de petit dauphin, une cave ou des ancêtres sont déposés (signalée dès le retour à Budiman et Erlin) et Unggul repartira avec la plus belle collection de coquilles de mollusques de comparaison qui soit ! De plus nous observons sur près d’un km des sources d’eau légèrement salées qui sortent directement de la roche. A un endroit on voit même un petit jet émis du caillou, comme ceux des fontaines que l’on trouve dans les parcs de Madrid et d’ailleurs en Espagne. On croise les hommes qui taillent une pirogue ; des femmes qui préparent des coquillages… Ce qu’on est bien ici ! Mais l’estran se réduit à un aplomb rocheux et la marée montante nous pousse à accélérer : il faut que les enfants puissent rejoindre le village. C’est le moment des séparations. Nous rattrapons rapidement le bout de la route en construction. Etonnamment elle est construite sur la mer (quelle confiance dans les constructions humaines !). Elle vient de Kaimana, rejoindra bientôt le village, puis le dépassera pour continuer sur la ligne de côte. Aux dires des villageois, tous la souhaite. C’est sûr, ça modifiera le petit Eden que je viens de découvrir, mais pas forcément tant que ça, et surtout ça leur permettra d’être désenclavés. Nous avançons. Un jeune garçon parti du village pour Kaimana (il va au lycée) nous accompagne et converse avec Unggul. Je marche les yeux sur la falaise que nous longeons sur cette estrade de roche posée sur la plage, au pied de la petite falaise de calcaire qui la longe. C’est presque surréaliste. Nous atteignons le lieu où la route quitte la côte et longe la faille qui borde l’arrière de l’anticlinal de Kaimana. Fichtre ! Foins de zodiac !
Deux heures après, nous sommes toujours assis sur notre bout de route. Ce n’est pas faute d’avoir signalé à toutes les personnes croisées de prévenir au village tout étranger et/ou conducteur de zodiac que nous attendons toujours sur notre bout de route. On commence à envisager une stratégie alternative : attendre la marée basse et aller de nuit au village où on nous hébergera surement si on ne peut y trouver un longboat qui nous ramènera. Bientôt 3h… pour saler le tout nous n’avions ni l’un ni l’autre quoi que ce soit à manger ou a grignoter. La faim ne s’est fait sentir qu’avec l’ennui, mais alors, de façon virulente ! Les ouvriers de la route sympathisent avec Unggul et compatissent à nos problèmes. Le cas échéant, on pourra toujours rentrer au village avec eux. Enfin, je ne rêve pas, dans le fond de la baie, une petite vague blanche avance anormalement : c’est eux. Mais ils longent la côte et vont vers le village. Ils risquent de ne pas nous trouver. Je sors ma superbe cape de pluie orange, la déroule et l’agite. Le chauffeur de camion et celui de la grue se tordent en me voyant, mais aident Unggul à agiter sa cape (rouge). Il semble bien que le bateau (un petit point blanc) ait obliqué vers nous. Il ne faut pas le perdre, surtout si c’est par manoeuvre face aux vagues qu’ils ont changé de direction. Je propose d’attacher ma cape à la grue. Ni une ni deux, c’est le camionneur et Unggul qui se font soulever et battent nos pavillons de détresse. C’est gagné, on distingue maintenant que c’est bien un des zodiacs blanc qui arrive avec 2 matelots à bord. Ils arrivent. Après de brefs adieux nous embarquons. C’est bien la cape qu’ils ont repéré. Heureusement, car ils auraient mis beaucoup plus de temps à nous trouver ! N’y pensons pas. La mer commence à se former. L’eau est tellement limpide dans cette baie qu’une fois passés les récifs, nous glissons sur une mer noire, profonde, sans fond, qui miroite d’argent sous le vent. C’est beau, fascinant, presque inquiétant dans la nuit tombante.
Nous voilà au bateau.
Olga Otero,
toujours assise sur le pont arrière du bateau et qui depuis tout ça a pu manger et planter deux fois sont ordi, mais aussi jeter un œil sur les restes osseux collectés par Erlin et Budiman dans le dernier site qu’ils ont étudié : Il y a bien du poisson et c’est du Lates ! Un sachet inspecté et une sacrée envie de regarder le reste… Même si je suis paléoichthyologue, une entorse archéoichthyologique n’a rien pour me déplaire, surtout si ça me permet de travailler avec Erlin et Budiman ! On déballera tout ça pendant le trajet en bateau vers Sorong. Je cause, je cause, et alors que j’ai déjà signé mon papier j’en oublie de l’annoncer : Erlin et Budiman décrivent ci-après leurs trouvailles dans la baie d’Arguni (où ces super restes de poissons ont, entre autres été collectés).
Menyentuh Titik Nadi Kebudayaan di Teluk Arguni Dalam Ekspedisi Lengguru Kaimana 2010
Oleh Erlin N. I. Djami dan Budiman Keindahan Alam Teluk Arguni
Wilayah Teluk Arguni sebagai suatu kawasan yang memiliki panorama alam yang sangat indah. Keindahan alam Arguni seolah-olah menghipnotis para peneliti multi disipliner yang tergabung dalam ekspedisi untuk mengeksplor segala potensi yang ada di wilayah tersebut. Wilayah Teluk Arguni terdiri dari deretan pegunungan karst dan gugusan pulau-pulau yang menghiasi perairan teluk bag teratai di atas kolam. Kehidupan di wilayah Teluk Arguni aman dan damai, masyarakat hidup berdampingan dan menetap di perkampungan baik di daratan pulau besar maupun di beberapa pulau kecil berdasarkan pada wilayah hak ulayatnya masing-masing. Umumnya masyarakat Arguni masih sangat tergantung pada alam dan lingkungannya. Mereka mengeksploitasi lingkungan untuk memenuhi segala kebutuhan mereka, baik dari perairan laut, sungai, hutan dan ladang. Namun demikian mereka tetap mempertahankan keseimbangan alam dengan tetap hidup berdampingan secara harmonis dan arif dengan lingkungannya. Keharmonisan manusia dengan lingkungannya menambah keindahan lingkungan Arguni. Motif Hias Seni Cadas di Teluk Arguni
Selain keindahan lingkungan Arguni, ternyata dibalik semua itu tersembunyi suatu peradaban manusia masa lampau. Hal ini tercermin dalam kekayaan warisan budaya yang terpampang dan terkubur di alam Arguni. Mengungkapkan suatu kehidupan masa lampau merupakan tantangan bagi para arkeolog, sehingga dalam ekspedisi ini, kami merasa tertantang untuk mencari dan menemukan bentuk kehidupan manusia masa lampau di Teluk Arguni. Temuan Kerangka Manusia di Gua Karas
Hasil eksplorasi kami di wilayah Teluk Arguni adalah sejumlah bukti kehidupan masa prasejarah seperti seni cadas (rock art), penguburan ceruk, hunian dan penguburan gua, kerangka manusia, dan beberpa artefak. Keberadaan materi arkeologi tersebut dapat memberi gambaran tentang kehidupan manusia masa lampau. Salah satu hal menarik dari hasil penelitian ini adalah keberadaan artefak tembikar di situs gua Karas yang menunjukkan bahwa materi budaya tersebut merupakan hasil budaya Lapita dan budaya Austronesia. Bukti bahwa wilayah ini merupakan wilayah persinggahan dua budaya dari daratan Asia dan Pasifik.
Oleh Erlin N. I. Djami dan Budiman
Suite à un petit cafouillage, voici 2 textes qui n’ont pas été publié le 8 novembre.
Little Story about Mollusc Paleontological expedition in Arguni Bay, Kaimana, West Papua
Oleh Unggul Prasetyo Wibewo Arguni bay, the bay that located in northwest Kaimana, small city that famous in Indonesian people because of the song “Senja di Kaimana”, this song tell us about the beautiful sunset in Kaimana Bay, West Papua…
Yeah…, this is where I’am now, not for vacation but to participating the Lengguru-Kaimana Expedition. Some of intersains expedition that participate from many subject sains from many institution. In this team i join with Olga (Paleoichthyologist) and Budi (Geologist).
Have you heard paleomalacologist? My be not yet…, okey for the brief paleomalacologist is the researcher that study about mollusc fossil, so… as paleomalacologist this is my responsibility to see the potential of mollusc paleontology in this Arguni Bay area.
Back to Arguni Bay,some of bay that controlled by geological structure system. This area is interesting to study because rom paleontological perspective there is many outcrops you will found in the Eocene to Pleistocene rock that deposited in coral shallow marine environment, neritic environment to deltaic environment. Indeed from paleontological or geological perspective, there is lack of data but I think we can compare with Rajamandala limestone area in West Java because it’s has a similar geological story, so it is good for the modeling compare data I think.
In this preliminary study we can device in to three area study, Lower Arguni, Middle Arguni and Upper Arguni. From the fossil that we were founded we can recognized some of that like: Conus sp., Placuna sp., Cardium sp., Cardita sp., Strombus sp., Ostrea sp. dan Turritella sp. The last two of that i mention above, Ostrea sp. dan Turritella sp. is good to be a depositional environment were Ostrea sp. is good to be trantitional depositional environment indicator and Turritella sp. is good to be outer neritic depositional environment indicator. Okey, I think we stop for a moment about this mollusc fossil story, for now I want to tell about the picture of how we can get the paleontological data in this area. There are three points that I noticed if we want to doing some geological field explorations, paleontological field explorations or other earth science field exploration in the oceanic tropic remote area, there is:
Ekstrim weather
The weather often change from sunny to rainy, so the stamina getting drop fast, you must prepare for this condition. The outcrop that influence by intertidal area
Almost all of the outcrop from this area influence by intertidal condition, so you must think about that also to get a good data. Socioculture I
n this area you must have prepare some permit to study because many head of the village want you to permit first before you study in their area, it is important for the savety. So far at least we doing some permit in six village and one that I noticed that we must prepare some cigarette to doing some persuasive conversation with the head of the village, it is like not important but it will very help you, so you must consider about this. For the last and the most important is you must bring a lot of sun block… hahaha, because in this 13rd day I can’t recognized my self either all of my team friends that no wearing some sun block,… it’s true, no kidding…
Oleh Unggul Prasetyo Wibewo
A l’assaut de la doline géante
Par Hubert Camus et Guilhem Maistre L’image radar du secteur de la baie d’Arguni montrait de belles dolines d’effondrement dans les massifs qui dominent le lac Sewiki. Contraints de nous concentrer sur le massif ouest pour raisons diplomatiques, nous avons décidé d’explorer les dolines géantes situées au sud et à l’ouest des grottes de la Sungai ouest.
La première, située 800 m au sud des grottes vers 100 m d’altitude, a rapidement été explorée par Guilhem, Bruno, Budi, et les guides papous Robert et Anton. Malgré de belles dimensions, 200 x 150m de diamètre pour 75m de profondeur, c’est-à-dire quasiment le niveau de la rivière, ni porche, ni écoulement qui pourraient nous conduire vers un réseau à explorer : ce sera MULUT KECIL. Qu’à cela ne tienne, un autre monstre béant se trouve à 1300 m de là, direction N260 et vers 600m d’altitude.
Un chemin a été taille dans la foulée de l’exploration de la doline basse jusqu’à 350m d’altitude. Pour la suite, ce sont Bruno et Hubert qui s’y collent le lendemain, accompagnés de Lukas et Anton. Partis vers 8h00, la marche fut ardue jusqu’à la cote 300m avec Anton qui courait devant. Puis, il a fallu tailler le chemin et là, c’est Lukas qui passe devant, toujours volontaire et motivé. Apres une petite heure, nous avons dépassé le terminus de la veille d’environ 100 m : la forêt s’accroche à l’escarpement et le haut du versant se parsème de pinacles asymétriques que l’on doit contourner par le bas en traversant chablis et enchevêtrements de rotins acérés ou bien attaquer par l’échine et redescendre après avoir atteint le sommet. Lukas coupe devant, Bruno lève quelques points GPS, quand le couvert végétal le permet, Hubert veille à tenir le cap et Anton traine un peu derrière en récoltant quelques plantes ou quelques lianes, allant jusqu’à stopper la marche parce qu’il avait trouvé du bois de santal : une petite fortune à ses yeux. Après quelques pinacles, Bruno prend les choses en mains, il attaque un azimut brutal par le bas d’un pinacle escarpé, traverse un chablis à grand coup de parang, remonte le versant jusqu’à la crête et là, miracle, le GPS nous donne une position : nous sommes à 400 m de l’objectif et 100 m plus bas en altitude.
La progression continue en crête, deux mètres de large avec trente ou quarante mètres de vide à droite et à gauche et le tout dans une végétation dense. Quelques temps après, Lukas repasse devant en demandant à Hubert la direction du point à atteindre ; lui se charge de trouver et d’ouvrir le passage. Une bonne heure plus tard, et un nombre de pinacles qu’on a arrêté de compter, et après un petit détour, nous débouchons vers 12h00 sur le col d’une vaste dépression, mais elle ne nous rappelle en rien la doline géante que l’on cherche à atteindre. D’après le cap à tenir, on devrait être un peu au sud. Deux solutions s’offrent à nous : descendre et traverser la dépression devant nous ou la contourner par la crête en passant par l’ouest. Une petite vérification de la position sur la carte et hop ! Lukas attaque la crête. Il s’agit plus d’escalade que de sentier. La végétation change, plus xérophile. Le rocher apparait parfois. Après une cinquantaine de mètres d’escalade entre les arbrisseaux piquants, elle est là! Majestueuse et grandiose. Cernée de hautes falaises dentelées par les pinacles tranchés à l’emporte pièce. C’est la plus grosse qu’on ait vue Bruno et moi et c’est une grande émotion, même si on sait très bien qu’il en existe de beaucoup plus grandes en Papoua-New Guinea ou en Chine. Celle-là, c’est la notre ! On redescend pour trouver un site d’équipement pour l’exploration. Vite trouvé, le point de vue est splendide et nous poussons notre cri de joie : Goooood Morning Papua !!! Deux jours plus tard, nous revoilà au camp de la Sungai ouest et en bas de la pente à gravir sur 600m. L’équipe, plus motivée que jamais, est au complet avec Guilhem, Bruno et Hubert, mais aussi Lukas qui nous suit dans toutes nos explorations souterraine, ainsi que quatre gaillards du village d’Urisa pour le portage. Anton fébrile et pensant avoir une crise de malaria reste au camp. Un porteur de moins,ça ne va pas être de la tarte ! En fait deux heures et demie plus tard nous sommes au bord de la grande bouche, MULUT BESAR MAOUS, prononcer MAOUS comme en français, par référence a une autre doline géante, BIG PELA MAOUS, qu’on avait explorétous les trois en 2001 dans les White Man Range en Nouvelle-Bretagne.
Moins d’une demi-heure plus tard, la pluie se met à tomber. Ca ne démoralise pas Bruno qui attrape le perfo et 200 m de corde et hop dans le trou. Les 200 m sont équipés promptement, la descente est un vrai moment d’émotion partagée. Bruno et Hubert posent le pied à terre et explorent le fond de la doline. L’ambiance change du tout au tout, plus humide, plus inextricable, plus piquante et coupante. Le pied de la paroi est suivi à pied jusque vers -200 m. Ca descend toujours, mais vers le centre de la doline. La roche est complètement corrodée, avec des trous béants de plusieurs mètres qu’il faut éviter en taillant lianes et rotins piquants. Le parang de Lukas coupe comme un rasoir, d’ailleurs le doigt de Bruno en a fait les frais. La nuit s’installe et la progression à la lueur de nos scurions rend l’ambiance encore plus fantasmagorique. Arrivés au point bas, vers -230 /-240 m, nous entamons la remontée. La aussi, l’ambiance est féerique. Que ce soit à la descente ou à la remontée cela aura été un des grands moments de l’expédition. La pluie n’a pas démoralisé Bruno, les porteurs voient les choses différemment. Guilhem sent le vent et redescend promptement cent mètres plus bas à l’emplacement envisagé pour le camp. Une bâche est vite tendue entre deux arbres pour mettre tout le monde au sec. Le flottement est perceptible, nos porteurs étaient prêts à nous lâcher et à redescendre en vitesse. Ils ne participent pas à la mise en place du camp. Leur attitude change quand ils se rendent compte qu’ils n’ont plus le temps de rallier le camp de base avant la nuit. Ils abattent un palmier pour récupérer les feuilles et construire un abri. Ils trouvent aussi du bois pour le feu. La bâche a permis de récupérer cinq litres d’eau pour la soupe, heureusement, la défaillance d’Anton nous avait fait réduire de manière drastique la quantité emportée.
Vers 20h30 Bruno et Hubert, nous rejoignent et nous annoncent que le gouffre géant semble dépourvu de continuation. L’information est transmise au bateau lors de la vacation satellite de 21h.
Le lendemain Bruno et Guilhem redescendent dans le gouffre, suivent la base des parois au milieu d’une jungle épaisse, urticante et épineuse, ils confirment l’absence de continuation avant de remonter en déséquipant. Laurent, Océane et Jean nous rejoignent accompagnés d’Anton remis sur pied et porteur de 10 litres d’eau particulièrement bienvenue. Retour au camp de la grotte en joyeux cortège.
Par Hubert Camus et Guilhem Maistre
Liste des courses: bien que internet et téléphone satellitaire prendre feux de bengale à main et/ou talky-walky !
Allez c’est un joke.
Bon quand même c’est moins lourd qu’un carterpillar !
OK j’arrête.
On vous voyait perdus et ….C’est horrible !… Pour certains hommes des forêts profondes quelle différence entre un groupe d’explorateurs internationaux et un poulet ? Yen a pas c’est le blanc qui est le meilleur….
Tant mieux l’issue fût heureuse (parce qu’ils ont trouvé vos capes de mauvais goût ?)
Dites le:…. <<canard>> ….Si si avec un O
Tout en pensées joyeuses vers vous
D’Jack
Je tiens à préciser à nos amis navigateurs que la bière Bintang bien fraiche est excellente surtout prise dans un pub australien en accompagnement d’un agneau au massalé. Nous avons eu une tout petite pensée émue pour votre abstinence.
Soyez sages en notre absence !!!!